Qui donc est Mère Agnès, première supérieure des Servantes des Pauvres ? En cette année où la Congrégation fête dans l’action de grâce ses 150 ans, les sœurs se sont rendues en pèlerinage sur les pas de cette humble Servantes des Pauvres …
Après la messe dominicale, trois voitures se préparent à quitter la Maison-Mère. Une grande bénédiction de notre Mère Générale et voici les Servantes des Pauvres qui franchissent le grand portail vert, en direction de Cholet. Sur la route, le chapelet s’égraine et l’on se remémore les grandes étapes de la vie de Mère Agnès. Ainsi, les pèlerines pourront mieux goûter les lieux sur lesquels elles se rendent.
Cholet et Mère Agnès
Le convoi fait un premier arrêt place Saint-Pierre. Certes, tous les chemins mènent à Rome… mais ne vous y trompez pas : nous sommes bien dans le choletais ! L’église paroissiale étant placée sous le haut patronage du prince des apôtres, la place de l’église se nomme comme la célèbre place vaticane !
L’église Saint-Pierre n’est plus telle que l’a connue Mère Agnès, néanmoins nous aimons nous rappeler qu’elle et ses filles franciscaines en étaient paroissiennes. En effet, c’est le curé de Saint-Pierre de l’époque, l’abbé Hortode, qui avait fondé la petite communauté de sœurs garde-malades dans laquelle Joséphine-Modeste était entrée en 1856.
La petite communauté franciscaine habitait alors la Maison Saint-François, rue de la Moine. Les pèlerines reconnaissent avec émotion les murs de briques rouges, pris en photos cinquante ans auparavant par une autre génération de Servantes des Pauvres, venues elles aussi sur les pas de leur première Mère. Dans l’enthousiasme du moment, une jeune sœur (de 2024) s’aventure à frapper à la lourde porte de bois, s’attendant presque à ce que Mère Agnès ouvre la porte !
Les pèlerines progressent ensuite une rue plus bas, pour trouver la rue Saint-Bonaventure. C’est ici que les sœurs franciscaines se sont installées vers 1862, la Maison de la rue de la Moine étant devenue trop petite. C’est donc dans cette maison, celle de la rue Saint-Bonaventure, que Dom Leduc a frappé à l’aube de l’année 1872 – c’était le 15 janvier – avec dans le cœur le projet d’emmener quelques sœurs à Angers, qui se consacreraient au soin exclusif des Pauvres. C’est à cette adresse que de nombreux courriers, envoyés depuis Solesmes et destinés à Mère Agnès, ont abouti, à l’heure où la Providence conduisait l’œuvre des Servantes des Pauvres. C’est en ce lieu enfin, que Mère Agnès opta pour la règle bénédictine au cours du vote organisé par Monseigneur Freppel, évêque d’Angers en mai 1874, il y a cent cinquante ans.
La Séguinière : ville natale de Mère Agnès
Les Servantes des Pauvres peuvent bien rendre grâce ! Après un déjeuner tiré du sac, nos pèlerines marchent, chapelet en main, vers la Séguinière. Dans ce charmant petit village de campagne, Mère Agnès a reçu le saint Baptême, en l’église dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, un certain 23 novembre 1841.
Pour la joie des sœurs, un spécialiste membre de l’association Histoire et patrimoine de la Séguinière, leur fait visiter l’édifice, heureux mélange architectural du XVI et XIXème siècle – bien que l’histoire du lieu semble remonter jusqu’au XIème ! Les sœurs ne manquent pas de se recueillir auprès du baptistère, qui semble ne pas avoir bougé depuis le XIXème siècle.
Non loin de l’église de l’Assomption, se trouve une autre petite chapelle, sous le patronage de Notre-Dame de Toute Patience. Saint Louis-Marie Grignon de Montfort l’avait restaurée au début du XVIIIème siècle, au cours d’une de ses missions. La tradition dit qu’il aurait même eu, en ce lieu, une apparition de la Sainte Vierge… (C’est d’ailleurs pour cette raison, raconte le guide, que la fenêtre a été conservée car, depuis cette ouverture, un enfant avait vu l’abbé Grignon de Monfort avec la Sainte-Vierge !) En tout cas, la statue de Notre-Dame que le saint sculpta de son couteau y est toujours. On peut penser que Joséphine-Modeste vint souvent prier à ses pieds, avec tout son cœur d’enfant.
Pour les Servantes des Pauvres, c’est l’occasion de relire la consécration de l’œuvre à Notre Dame mais aussi de prier pour la France en cette période troublée avec la prière de Marcel Van. Avant le départ, les chants s’élèvent avec ferveur et spontanéité : Totus Tuus, Sub tuum.
Merci Notre-Dame d’avoir veillé depuis tout ce temps sur vos filles Servantes des Pauvres ! Ne vous arrêtez pas…