Keur Moussa : Nouvelles des Servantes des Pauvres
Chers amis,
C’est dans l’action de grâce que nous venons partager avec vous ces quelques nouvelles de Keur Moussa.
Dès le mois de janvier, nous avons eu la joie d’accueillir à Keur Moussa le Très Révérend Père Dom Geoffroy KEMLIN, Abbé de Solesmes, qui venait au Sénégal pour la 1ère fois en tant qu’Abbé. Son passage dans notre communauté a été mémorable avec l’accueil à l’africaine que lui ont réservé les membres de notre Fraternité Spirituelle Dom Camille Leduc. Quelques jours après, nous avons eu la joie d’accueillir notre Mère Générale avec son accompagnatrice Soeur Marie Anne-Scholastique.
Le mois de Février s’ouvre avec la messe d’action de grâce pour Bernadette et Eli qui ont travaillé chez nous ; l’une, durant 45 ans, l’autre durant 40 ans. Nous remercions aussi le Seigneur pour l’installation du solaire qui couvre toute la maison et bientôt le dispensaire, ce qui est apprécié par toutes, du fait des nombreuses coupures de courant.
En juin l’évènement majeur a été la bénédiction, par le Père Abbé Dom Olivier- Marie SARR, du terrain où sera construite la nouvelle église du village Saint-Benoit à Keur Moussa. La cérémonie a été suivie du déjeuner paroissial, dans un climat fraternel. Une autre joie a été d’accompagner une centaine de communiants et confirmands de notre doyenné.
En juillet, nous avons la joie d’entourer notre Sr Marie-Geneviève pour son jubilé de 25 ans de vie religieuse : messe présidée par le Père Abbé de Keur Moussa, entouré de tout le personnel et de quelques amis de la communauté. Apres la messe, nous partageons un repas bien fraternel dans la simplicité et la joie des enfants de Dieu.
Coté Dispensaire
Nous avons eu la joie de voir Rosalie et Jacqueline, deux de nos aides se marier chacune à l’Eglise au cours de l’année.
Un jour, nous avons accueilli au dispensaire un monsieur très âgé venu exprès de Dakar pour nous remercier des soins reçus il y a plus de vingt ans ! La Soeur qui l’avait reçu l’avait tellement marqué qu’il voulait nous revoir avant de quitter ce monde.
En guise de remerciement, il nous a offert un sachet de bonbons à la menthe. Nous recevons ce cadeau avec gratitude, comme Jésus évoquant l’obole de la pauvre veuve. C’était vraiment très touchant.
Joie aussi de voir cette femme d’un certain âge venir nous montrer sa petite fille. Elle a la charge de celle-ci depuis le décès de sa fille morte en couche. Cette femme, nous nous en souvenions bien car, depuis le moment où elle avait pris en charge sa petite-fille, elle était nerveuse et elle pleurait dès que nous l’interrogions pour les soins à donner à l’enfant. A force d’attention et de patience, nous avons pu lui procurer le lait nécessaire ainsi que la bouillie fabriquée localement chez nous. La petite fille est devenue bien joufflue ; elle est la joie et la fierté de sa grand-mère qui a retrouvé le sourire et la joie de vivre.
Il nous arrive parfois de ne plus savoir que dire et quoi faire ; ainsi devant ce monsieur atteint d’un cancer à l’oreille et qui venait de sortir de l’hôpital. Il souhaitait continuer ses soins chez nous. Nous avions beau lui dire de retourner à l’hôpital car nous n’avions que les compétences d’un dispensaire, mais il nous répondait sans cesse avec le sourire : « Je suis bien ici, et à l’hôpital ils font comme vous. »
Nous avons eu aussi une sexagénaire atteinte d’un cancer de la langue. Elle était venue au dispensaire la veille du jour où elle devait commencer la chimiothérapie. Devant notre étonnement, sa fille, qui l’accompagnait et qui travaille dans la santé, nous a expliqué que sa maman n’arrêtait pas de leur dire de l’emmener chez les Sœurs qui pourraient surement la soulager. La souffrance de cette dame était telle qu’elle laissait couler ses larmes et se tordait de douleur. Avant de repartir, elle nous a simplement remerciées pour l’accueil et pour l’attention dont elle a été l’objet, comme si elle avait été seule dans ce dispensaire pourtant rempli de monde. Nous la gardons dans notre prière.
Un monsieur, haut fonctionnaire, est venu de Dakar avec sa femme. Ils ne peuvent pas avoir d’enfants, leur souffrance est grande et toute la famille est affectée par ce manque de descendance ; ce monsieur est en effet l’aîné de la famille. Nous expliquons que nous faisions plus ce genre de suivi auprès des couples et nous les orientons vers les Petites Sœurs des Maternités Catholiques. Avant de sortir de la salle de consultation, le monsieur dit à la sœur :
« Nous avons le même Dieu, même si nous, musulmans, nous le prions autrement ; donc, si vous le voulez bien, comme, cliniquement, vous ne pouvez rien faire pour nous, alors, pourriez-vous prier sur nous tout de suite et nous, à notre tour allons prier sur vous.»
La soeur ne se fait pas prier, et commence le Notre Père et un Je vous salue, Marie. Puis, à son tour, le monsieur formule ses prières et le tout se termine avec un grand AMEN.
En sortant, il dit à la Soeur : « C’est ma femme qui a beaucoup insisté pour que nous venions vous voir car moi je n’ai jamais mis les pieds dans un dispensaire de religieuses, mais je ne regrette pas ce déplacement : la prière qu’on vient de faire m’a fait du bien. »
Voilà, chers amis de Keur Moussa, quelques nouvelles de notre quotidien au coeur de ce village bienaimé de Saint-Benoît. Nous vous remercions pour votre soutien en tout domaine et vous assurons de notre prière reconnaissante.
Kalémie : Des nouvelles de la communauté des Servantes des Pauvres (République Démocratique du Congo)
Bien chers amis de Keur Moussa,
Merci pour votre prière et votre soutien pour notre mission de Kalémie, en République démocratique du Congo.
Notre mission de Servantes des Pauvres nous met en contact surtout avec les malades Pauvres que nous soignons mais aussi avec leurs familles que nous aidons et accompagnons spirituellement. C’est à domicile que nous allons, principalement pour des toilettes ou des soins infirmiers.
Nous accompagnons aussi des personnes âgées et des malades en fin de vie, souvent très seuls. Tous les matins, nous accueillons également des personnes en notre petit centre de soins ‘Saint Camille’, surtout pour des soins de plaies qui sont rarement bien prises en charge sur la ville.
Pour telle personne, il sera aussi nécessaire de trouver de l’aide pour réparer un toit, remonter le mur de l’une de ces maisons en terre que les fortes pluies abîment. Pour d’autres, une aide alimentaire…
Dans les familles que nous visitons, nous pouvons soutenir les parents dans leur tâche éducative, en proposant aux enfants des temps de jeux et de chants à la communauté. Ils viennent aussi pour de la catéchèse ou encore pour se joindre au groupe des enfants adorateurs. Cela permet d’occuper utilement et joyeusement ces enfants et éviter qu’ils ne restent à errer çà et là dans la rue.
Une à deux fois par mois, nous allons visiter les prisonniers pour leur donner quelque réconfort spirituel en plus d’une aide alimentaire et vestimentaire pour ceux qui n’ont pas de famille sur Kalémie et qui n’ont personne pour leur apporter le minimum nécessaire pour vivre.
Encore merci pour votre soutien, en grande communion dans ce service du Seigneur et de ses membres souffrants et Pauvres.
La communauté Notre-Dame d’Espérance, Kalémie.
République démocratique du Congo.